La solitude, aussi dangereuse pour la santé que le tabac
Dans une société de plus en plus connectée, l’isolement social est le grand paradoxe de notre siècle. Souvent sous-estimée, la solitude est un fléau silencieux qui frappe toutes les générations. D’après une étude de Goodflair*, spécialiste de l’assurance animale, un Français sur deux dit vivre régulièrement une situation d’isolement. Une situation particulièrement préoccupante chez les jeunes adultes (63%).
Les conséquences sur la santé mentale et physique sont dévastatrices : les personnes souffrant de la solitude ont plus de risque d’anxiété et de dépression, mais sont également plus sujettes aux maladies cardiovasculaires (+29%) et d’infarctus (+32%)**. L’impact serait aussi néfaste que de fumer ou consommer de l’alcool quotidiennement.
4 personnes sur 10 se sentent seules de manière régulière
Contrairement aux idées reçues, la souffrance liée au manque ou à l’absence de liens sociaux ne touche pas que les personnes âgées. L’étude de Goodflair révèle en effet que les jeunes adultes de 18 à 24 ans sont les premiers à l’éprouver. Ainsi, 62% d’entre eux ressentent régulièrement la solitude, contre 37% des seniors. Les femmes et les personnes en situation de précarité sont également plus touchées par l’isolement.
La solitude est un phénomène transgénérationnel, affectant les individus indépendamment de leur âge, mais avec des nuances importantes selon la catégorie socioprofessionnelle. La prévalence de la solitude chez les jeunes de moins de 25 ans met en lumière une réalité contrastée : les réseaux sociaux ne remplacent pas les interactions humaines et peuvent même accroître ce sentiment d’isolement.
L’impact de la solitude sur les femmes et les personnes vulnérables met également en évidence les dimensions socioéconomiques de ce problème. Ces personnes peuvent être confrontée à des obstacles supplémentaires pour établir et maintenir des liens sociaux, comme des contraintes financières ou des responsabilités familiales et professionnelles accablantes.
Stress, dépression, pensées suicidaires : la solitude est une menace pour la santé
L’Organisme Mondiale de la Santé définit la solitude comme une “douleur sociale liée au fait de ne pas se sentir en lien avec autrui”. Et l’isolement social est délétère lorsqu’il n’est pas choisi. L’OMS a qualifié la solitude de “menace urgente” pour la santé, aboutissant à la création d’une Commission sur le lien social le 15 novembre 2023. Une initiative qui démontre l’importance de faire du lien social une priorité à l’échelle mondiale.
Car la solitude a des conséquences graves sur la santé des individus, tant sur le plan mental que physique.
Près de 7 Français sur 10 ont pleuré ou ressenti de l’anxiété à cause de leur isolement et près d’un tiers des personnes seules ont déjà eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois.
La solitude accroît également le risque de maladie cardiovasculaire de presque 30% et entraîne un risque de décès précoce équivalent ou supérieur au tabagisme, à l’alcoolisme, à l’obésité ou encore à la pollution de l’air***.
Les solutions pour lutter contre la solitude
Si vous en avez la possibilité, multipliez les contacts sociaux : en personne, par appel vidéo ou par téléphone, ces points de contact sont bénéfiques pour votre bien-être. La famille et les amis sont les premiers réseaux de socialisation, mais vous pouvez également vous engager en tant que bénévole au sein d’une association. D’après la Fédération Française de Cardiologie, cette activité peut diminuer le risque d’hypertension tout en recréant des liens sociaux.
Le travail conduit par l’IFOP et Goodflair révèle enfin que l’adoption d’un animal de compagnie peut contribuer à rompre la solitude. 8 personnes sur 10 estiment en effet que “les interactions avec un animal apportent autant ou plus de réconfort qu’avec les humains”. Adopter un chien peut également favoriser les sorties en extérieur et les interactions avec autrui.
Néanmoins, si vous vous sentez anxieux, déprimé ou ressentez le besoin de parler à quelqu’un, la consultation d’un psychologue peut vous aider à comprendre les raisons de ce mal-être et vous accompagner dans cette épreuve.
Bon à savoir : Grâce au dispositif Mon soutien psy, les enfants, adolescents ou adultes peuvent bénéficier d’une prise en charge chez le psychologue, après consultation d’un médecin généraliste (ou spécialiste). La première consultation psy est remboursée à hauteur de 40 €. En fonction de l’état de santé du patient, le remboursement peut s’étendre à 7 séances supplémentaires, à hauteur de 30 € par consultation.
*Sondage IFOP pour Goodflair, réalisé du 9 au 11 janvier 2024 auprès de 2 432 personnes
**New York times – Déclaration de l’administrateur de la Santé publique des Etats-Unis
***Déclaration de l’OMS – 15 novembre 2023