Si l’on commence à bien connaître le terme de ménopause et ce qu’il recouvre, l’andropause n’est pas encore aussi bien connue du public. Elle est pourtant le pendant masculin de sa cousine la ménopause qui est, elle, l’apanage des femmes. Toutefois moins évidente, elle a longtemps été réfutée. Il est important de bien l’appréhender pour mieux l’accepter et pour lui faire face. Quel en sont les symptômes ? Existe-t-il des solutions médicales ? Comment vivre avec ? Nous faisons le point pour vous.

Qu’est-ce que l’andropause ?

Étymologiquement, le mot andropause vient de andro qui désigne l’homme et de pause qui marque une cassure, l’arrêt de la période précédente. Ce terme a été forgé par mimétisme par rapport à la femme. En effet, il ne s’agit pas à proprement parler d’un véritable arrêt de ce qui caractérisait l’homme, comme l’arrêt de la fertilité pour la femme. Ce n’est que la diminution d’une certaine activité virile. C’est la seconde phase de la vie d’un homme. Cela entraîne par conséquent, un certain nombre de changements physiques et psychiques.

Les symptômes de l’andropause

En général, l’andropause survient chez l’homme entre 45 et 60 ans. Elle se caractérise par une grande fatigue et une lassitude générale. Il se peut que le patient soit atteint d’une baisse de confiance en lui et d’une légère tendance à la dépression. On constate une diminution de la vigueur sexuelle, accompagnée d’une baisse des envies en général. L’homme se referme alors sur lui-même. Son sommeil est modifié par la survenue d’insomnies ou l’intensification des apnées du sommeil. Parallèlement à cela, l’homme voit sa masse musculaire se réduire et son corps a davantage tendance à l’embonpoint, et ce, même sans modification de ses activités sportives. De même, sa pilosité est affectée et l’on observe une raréfaction du poil ainsi qu’un affinement de sa qualité.

Il se peut que tous les symptômes n’accablent pas de la même façon les hommes : certains se plaignent de symptômes psychiques tandis que d’autres regrettent leur vigueur.

Doit-on se rendre chez le médecin ?

Il s’agit d’un déclin hormonal. Dès 30 ans, le taux de testostérone tend à diminuer sans cesser totalement. Certains hommes maintiendront ce taux hormonal toute leur vie et d’autres le verront chuter. Le diagnostic relève d’une autorité médicale pour que l’homme puisse l’accepter et trouver des solutions pour vivre mieux, voire contrer ces effets. Un rendez-vous chez le médecin permet de parler et de comprendre que tout cela n’est pas une fatalité. Il est impératif, lors de l’apparition de symptômes de consulter afin d’écarter toute autre cause pathologique aux conséquences plus sévères, telles que la dépression, l’hypothyroïdie, le diabète, l’alcoolisme ou certaines maladies chroniques.

Tout d’abord, une prise de sang s’impose pour doser le taux de testostérone en fonction de l’âge du patient. Selon les résultats, un traitement à la testostérone sera prescrit. L’hormonothérapie en gel ou en comprimés est désormais remboursée par la Sécurité sociale. Le traitement par patch et par injection n’est pas pris en charge mais, dans certains cas, une mutuelle peut proposer une participation.

Contre-indications et suites du traitement

En premier lieu, le médecin doit s’assurer que la baisse du taux de testostérone ne provient pas d’un dysfonctionnement ou d’une maladie. Une fois les causes annexes écartées, il faut faire de nouvelles analyses afin de vérifier que le patient est candidat à un traitement médicamenteux. En effet, un cancer de la prostate se développe beaucoup plus rapidement lorsque il est alimenté par de la testostérone. De même un cancer du sein, de plus en plus détecté chez l’homme, est une contre-indication au traitement.

Par la suite, il faut effectuer un test sérique dans les 6 mois puis tous les ans, afin de dépister d’éventuelles maladies. De même, il faut également s’assurer que le traitement fonctionne sans quoi il est inutile de poursuivre la médication.

De nombreux traitements et expérimentations sont actuellement en cours, la recherche a bon espoir pour la suite. Plusieurs études européennes et américaines travaillent à l’élaboration d’un traitement plus efficace aidant à trouver des solutions aux conséquences psychologiques et physiques de l’andropause.

Malgré ce que l’on peut entendre, l’andropause n’est pas un mal du siècle mais il tend à être reconnu et, par voie conséquence, à être traité décemment. L’andropause n’est plus une fatalité. De fait, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin traitant ou, mieux encore, à un spécialiste andrologue.