Le parcours de soins coordonnés a été instauré en 2004 pour éviter que les patients ne multiplient les consultations et les médecins lorsqu’ils tombent malades. L’objectif bien entendu est d’assainir les comptes de la Sécurité sociale en rationalisant
le système de remboursement. Depuis cette date, un parcours raisonné leur est imposé. Sauf exception, il commence par un rendez-vous chez un médecin généraliste désigné à l’avance.

Qui est concerné par le parcours de soins coordonnés ?

Tous les assurés de tous les régimes d’assurance maladie sont concernés par le parcours de soins coordonnés
à partir de l’âge de 16 ans. Seuls les assurés des caisses de sécurité sociale des
territoires d’Outre-mer n’y sont pas soumis. Exclus aussi, les bénéficiaires de l’Aide médicale
d’Etat et les étrangers de passage en France.

A noter que la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016, prévoit de demander aux parents de désigner un médecin traitant pour les enfants de 0 à 16 ans. L’objectif est d’améliorer le suivi de leurs
vaccins, mais aussi d’identifier le plus tôt possible des signes d’obésité, des troubles de l’apprentissage ou des conduites addictives.

Quelle sanction si on ne respecte pas le parcours de soins ?

Lorsque le médecin traitant n’est pas déclaré ou que le parcours de soins coordonnés n’est pas respecté, la sanction est financière : au lieu de 30 % le ticket modérateur passe à 70 %. En réalité la prise en charge par la
sécurité sociale et le reste à charge pour le patient s’inversent si on ne respecte pas le parcours de soins.

Exemple : la consultation d’un médecin généraliste coûte 25 €.

  • S’il s’agit du
    médecin traitant, l’Assurance maladie rembourse 70 % de ce tarif,
    soit 17,50 € – 1 € de participation forfaitaire =
    16,50 €.
  • S’il ne s’agit pas du médecin traitant, l’Assurance maladie ne rembourse plus que 30 %,
    soit 7,50 € – 1 € de participation forfaitaire = 6,50 €.

Quant à la complémentaire santé, s’il s’agit d’une
mutuelle responsable comme la majorité des contrats désormais, elle refusera de verser la différence.

Quelle est l’utilité du parcours de soins ?

Toutes les mesures contraignantes pour les patients ont un objectif principal : limiter la dérives des dépenses de santé et essayer de réduire le fameux « trou de la Sécu » bien connu des Français. Il faut dire que
ce déficit atteint chaque année plusieurs dizaines de milliards d’euros, dont plus de la moitié concerne la branche maladie.

Néanmoins pour les assurés, le parcours de soins coordonnés comporte tout de même un avantage : un meilleur
remboursement de leurs frais santé, à la fois par la Sécurité sociale et par leur complémentaire santé. Par ailleurs, consulter toujours le même médecin leur assure un bon
suivi médical. Il les connaît de mieux en mieux au fil des années et tient compte de leurs antécédents pour établir ses diagnostics, préconiser des
traitements, coordonner les soins c’est à dire les aiguiller vers tel ou tel spécialiste.

Médecin traitant : qui désigner ?

Le parcours de soins coordonnés implique de déclarer un
médecin traitant et de le consulter
en priorité (lui ou son remplaçant).

Le choix du médecin est libre :
généraliste ou spécialiste, ce qui compte c’est de choisir celui qu’on connaît le mieux comme le médecin de famille, avec lequel on est en confiance surtout. La déclaration se fait en ligne au cours d’une
consultation chez lui.

Après quoi, s’il décide d’envoyer son patient consulter un autre praticien pour une même pathologie, les minorations sur les remboursements sont levées. C’est ce que l’Assurance maladie appelle le
médecin correspondant.

Seuls quelques praticiens peuvent être
consultés directement, sans « pénalité ». Ce sont les : chirurgiens-dentistes, ophtalmologues, gynécologues, psychiatres, neuropsychiatres, sages-femmes, auxiliaires médicaux, biologistes et laboratoires, pharmaciens, transporteurs
sanitaires et fournisseurs d’appareillages (par exemple optiques ou auditifs).

Les situations exceptionnelles

La Sécurité sociale admet que dans certaines situations, le patient ne peut pas suivre le parcours de soins coordonnés même s’il le voulait. Il s’agit des soins d’urgence, ou d’une maladie qui survient durant des vacances ou un
éloignement géographique. D’autres situations sont également considérées comme normales et remboursées normalement :

  • une
    séquence de soins coordonnée par le médecin traitant
  • les divers soins nécessaires au traitement d’une affection de longue durée
  • les consultations à répétition d’un spécialiste pour traiter une maladie chronique
  • les
    consultations de contrôle (par exemple après une opération).

Enfin, certains actes ou soins sont déclarés d’office hors parcours de soins coordonnés, donc eux aussi remboursés normalement :

  • l’hospitalisation que ce soit en hôpital public ou privé
  • les soins palliatifs
  • les soins à l’étranger
  • l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse
  • le dépistage contre le cancer du sein et les expertises médicales en général
  • les actes anatomo-pathologistes, biopsie ou ponction.